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Sentiment de déconnexion : de l’importance de faire participer les membres de la prochaine génération dans les conversations

Une seule épingle de sûreté au centre, déconnectée d'une chaîne d'épingles de sûreté connectées entre elles

Bien des membres de la prochaine génération ne savent pas trop quelle est leur place et voient souvent leurs questions ignorées. Et si leur famille ne leur apporte pas de réponses, la relève ira naturellement les chercher ailleurs.

Voilà la situation dans laquelle se retrouvent bien des membres de la génération montante : même s’ils ont grandi au sein d’une entreprise familiale prospère, un sentiment de déconnexion et d’invisibilité les habite.

Cette situation n’est pas le fruit d’un manque d’intérêt ou de sollicitude de la part des parents, mais plutôt d’un manque de temps (les propriétaires d’entreprise ne chôment pas) ou d’aptitudes et d’outils (pour gérer les conversations émotives et difficiles) afin de répondre aux besoins de la prochaine génération.

Voilà les sujets que le directeur de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales, Peter Jaskiewicz, a abordés lors d’une entrevue pour FamilyBusiness.org réalisée par Kimberly Eddleston, professeure éminente Schulze en entrepreneuriat à l’École de gestion D’Amore-McKim.

Voici certains points névralgiques qu’il y a soulevés, ainsi que des idées de ce que les familles peuvent faire pour aider la nouvelle génération à se réaliser.

Un sujet délicat

La question de la relève peut s’avérer fort délicate et mener à des tensions familiales. Pour ne rien arranger, ces conversations sont souvent remises à plus tard ou n’ont simplement pas lieu à cause d’un emploi du temps surchargé ou parce que les vétérans de l’entreprise craignent que les jeunes ne soient pas intéressés.

Pendant ce temps, leurs enfants construisent leur propre vie, et ce ne sont pas les options qui leur manquent! 

« Les choses ont changé depuis la dernière génération. À l’époque, les gens n’avaient souvent d’autre choix que de rejoindre l’entreprise familiale, affirme le directeur de l’Institut. Aujourd’hui, les jeunes peuvent aussi bien aller travailler chez Apple à San Francisco que faire leur vie à Paris. L’entreprise familiale n’est plus leur seule option. »

À son avis, pour qu’une entreprise familiale soit viable pour la prochaine génération, la question de la relève doit être abordée sans tarder.

La richesse et les défis qu’elle comporte

Bien entendu, la richesse présente d’énormes avantages, mais elle peut également s’accompagnerKim Eddleston et Peter Jaskiewicz d’immenses défis pour la nouvelle génération. D’une part, il y a l’attitude du « tout m’est dû ». De l’autre, un malaise, puisque certains membres se demandent s’ils méritent ce dont ils hériteront.

« On a vu beaucoup d’exemples de successeurs et successeures qui dilapident l’héritage familial ou qui prennent de mauvaises décisions, explique M. Jaskiewicz.  Souvent, le problème vient du fait qu’ils ont grandi dans l’opulence, mais sans forcément développer d’identité claire. Ces personnes ne savent pas réellement qui elles sont et ce qu’elles veulent faire dans la vie. »

En plus de discuter des questions de relève quand les membres de la génération montante sont encore jeunes, Peter Jaskiewicz recommande d’aborder le sujet de la richesse le plus tôt possible. La question de l’argent est souvent taboue. Elle peut donner lieu à des discussions émotives qui peuvent vite déraper. Par conséquent, il conseille de faire appel à une tierce partie pour faciliter ces échanges.

Des possibilités de se réaliser 

Les membres de la prochaine génération ont besoin de se réaliser. Pour ce faire, le mieux est souvent d’explorer le vaste monde et de faire des erreurs, par exemple en s’aventurant à l’extérieur de l’entreprise familiale. En revanche, lorsqu’ils sont prêts à revenir au bercail, leur famille doit réunir les conditions propices à leur retour. « Ces jeunes feront des erreurs, comme tout le monde, explique Peter Jaskiewicz. Je blague souvent à ce sujet : laissez-les faire leurs expériences et leurs erreurs pendant qu’ils sont jeunes et au service de quelqu’un d’autre, et avec l’argent des autres de surcroît. »

Pour que la prochaine génération se sente comprise, il est également nécessaire de jeter un pont intergénérationnel. On peut, par exemple, l’impliquer dans les activités philanthropiques familiales ou dans la création d’un bureau de gestion du patrimoine, ou encore trouver des programmes d’études qui leur apprennent à devenir à leur tour des propriétaires et des gestionnaires responsables.

Que vous soyez parent et souhaitiez impliquer vos enfants dans l’entreprise familiale ou que vous apparteniez à la prochaine génération et ne sachiez pas quelle voie suivre, l’important à retenir, c’est qu’il faut avoir ces conversations sans tarder – dans la salle de conseil ou la salle à manger – et ne pas répugner à aborder ces sujets difficiles.

Apprenez comment l’Institut de l’héritage des entreprises familiales contribue à faire le pont entre les générations. 

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

À titre de directrice générale au sein de l'Institut de l'héritage des entreprises familiales (FELI) de l'École de gestion Telfer (Université d'Ottawa), Katrina travaille en étroite collaboration avec le directeur et les collaborateurs de FELI afin de promouvoir les buts et objectifs de l'Institut.<br/> <br/> As Executive Manager of the Family Enterprise Legacy Institute (FELI) at the Telfer School of Management (University of Ottawa) Katrina works closely with FELI's Director and contributors to further the aims and goals of the Institute.

Profile Photo of Katrina Barclay