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Favoriser l’esprit d’entreprise dans l’espace grâce à de solides alliances

Un satellite dans l'espace

Dans le domaine des satellites et de l’aérospatiale, les nouveaux venus et les entreprises de longue date sont désormais engagés dans la course à l’espace. Une nouvelle étude sur l’industrie spatiale dirigée par Wadid Lamine, professeur agrégé d’entrepreneuriat à l’École de gestion Telfer, tombe à point nommé. Les auteurs constatent en effet que l’innovation entrepreneuriale ne décolle réellement que lorsque les décideurs politiques, les entrepreneurs, les entreprises établies et les équipes de recherche universitaires tissent de solides alliances.

Obstacles à l’innovation

Lamine et ses collaboratrices et collaborateurs ont interrogé de grands fabricants, de jeunes pousses innovantes dans le secteur de l’aérospatiale, des petites et moyennes entreprises, des universités, des centres de recherche spatiale, des pépinières d’entreprises spatiales et des responsables du transfert de technologie européens.

« Nous avons observé qu’en Europe, les pouvoirs publics créent un climat restrictif qui n’encourage guère les nouveaux entrepreneurs à intégrer le marché de l’aérospatiale », explique Lamine. En effet, le secteur est très réglementé, il repose sur des normes de qualité restrictives et il est dominé par deux entreprises aérospatiales françaises, Airbus et Thales.

Créer un environnement propice à l’esprit d’entreprise

Au lieu de restreindre les entrepreneurs, les États peuvent toutefois jouer un rôle central et favoriser un environnement propice à l’épanouissement de l’entrepreneuriat. « Les décideurs et les organismes de réglementation peuvent devenir des agents qui établissent des liens et collaborent avec les équipes de recherche universitaires et les entreprises aérospatiales. » Ces trois groupes ont beaucoup à apprendre les uns des autres, qu’il s’agisse d’échanges d’idées ou de transferts des connaissances.

Le succès de SpaceX montre à quel point l’industrie spatiale peut devenir innovante si elle est soutenue par des administrations publiques et des équipes de recherche. Un partenariat entre la NASA et SpaceX d’Elon Musk a dynamisé les programmes d’investissement public dans la recherche et l’exploration spatiale. Parallèlement, la constellation Lightspeed du vétéran canadien de l’espace Telesat, dont le coût est estimé à la moitié de celui de SpaceX, a été soutenue par des organismes publics et privés, entre autres le gouvernement fédéral.

« Les études montrent que les institutions se transforment lorsqu’elles s’adaptent aux changements de contexte ou qu’elles peuvent évoluer lorsque les entrepreneurs repoussent les limites de l’espace entrepreneurial, déclare Lamine. Ces changements représentent une dynamique favorable à l’autonomie entrepreneuriale ».

Conseils aux organismes gouvernementaux et aux universités

Lamine propose les recommandations suivantes pour favoriser un espace propice à l’entrepreneuriat dans le secteur de l’aérospatiale :

  • Intensifier la création de programmes de partenariat de recherche mettant en relation les grandes entreprises aérospatiales, les entrepreneurs, les équipes de recherche et les laboratoires de recherche publics.
  • Encourager le transfert de connaissances pour s’assurer que les résultats de la recherche spatiale parviennent aux entreprises et aux entrepreneurs du secteur.
  • Mettre en œuvre des politiques qui attirent le capital-risque international et financent les jeunes pousses du secteur.
  • Créer des partenariats qui exploitent leurs activités dans l’espace entrepreneurial et travaillent directement avec les entrepreneurs à éliminer les obstacles.

Pour lire l’étude

Lamine, Wadid, A. Anderson, S. Jack et A. Fayolle, 2021. « Entrepreneurial space and the freedom for entrepreneurship: Institutional settings, policy, and action in the space industry », Strategic Entrepreneurship Journal.


Professeur Lamine

Wadid Lamine, Ph. D., est professeur agrégé d’entrepreneuriat à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa. Ses domaines de recherche comprennent l’entrepreneuriat technologique, l’entrepreneuriat spatial, les réseaux entrepreneuriaux, les entrepreneurs francophones et les mécanismes d’appui à l’incubation. Pour en savoir plus sur le travail de Lamine.

 

 

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

Lidiane Cunha a été agente de la mobilisation des connaissances en matière de recherche à l'École de gestion Telfer de 2017 à 2022. Elle a notamment traduit des projets de recherche et des résultats complexes en un langage accessible, et a élaboré des histoires d'impact, des vidéos et des infographies. De plus, elle a fourni des conseils en matière de communication pour aider les administrateurs principaux, les membres du corps professoral et de la population étudiante aux études supérieures à rehausser le profil de la recherche à Telfer. Elle a élaboré une stratégie de communication pour le bureau de la recherche de Telfer, en plus de faire participer les diplômé.e.s et les partenaires communautaires à des initiatives visant à faire connaître la recherche de Telfer.<br><br>Lidiane Cunha was a Research Knowledge Mobilization Officer at Telfer from 2017 to 2022. She translated complex research projects and findings into plain language and developed impact stories, videos, and infographics. She also provided communications advice to help senior administrators, professors, and graduate students raise the research profile of the Telfer School of Management; developed a communications strategy for Telfer’s Research office; and engaged alumni and community partners in initiatives to raise awareness about Telfer’s research.