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Chizoba Martin : oser sortir du lot dans la mode durable

Chizoba Martin à l’émission Dragons' Den

Diplômée de Telfer, Chizoba Udeh-Martin (B.Com. 2014) est la designer principale, la créatrice et la propriétaire de Zoba Martin, une entreprise fabriquant des vêtements de luxe sur mesure pour des occasions spéciales (typiquement des mariages). Elle qui a présenté sa marque à l’émission de CBC Dragons' Den, Chizoba Udeh-Martina a toujours su qu’elle voulait être entrepreneure en mode, sans imaginer qu’elle deviendrait aussi designer. « Je pensais que j’allais seulement avoir une boutique », explique-t-elle. Jamais n’aurait-elle imaginé qu’au bout de quelques années seulement, ses morceaux apparaîtraient dans des vidéoclips – c’est elle qui a signé le durag à long voile dans le vidéoclip de Drake « Falling Back » –, ni qu’elle allait recevoir autant d’attention dans les médias ou que son travail serait présenté dans des défilés.

Entrepreneuriat et mode, une histoire de famille

Chizoba Udeh-Martina a grandi au Nigéria : c’est là que sa passion pour le design est née. Sa mère, qui fréquentait une école de mode, revenait à la maison avec ses projets et ses dessins pour les montrer à ses enfants. Sa tante a même dessiné et créé sa propre robe de mariage. Née dans une famille entrepreneure et admirative devant les pièces minutieusement créées de A à Z, c’est tout naturellement que Chizoba Udeh-Martina est devenue la propriétaire et la designer principale de Zoba Martin.

« Telfer était un choix facile. »

Chizoba Martin tenant dans ses mains un tissu de dentelle.Puisque sa mère souhaite qu’elle étudie à l’étranger, Chizoba Udeh-Martina s’intéresse aux programmes canadiens d’études commerciales. Elle se tourne vers Ottawa en raison de sa diversité. « C’est plus facile de côtoyer des gens qui nous ressemblent », explique-t-elle, faisant référence au caractère très multiculturel de la région de la capitale nationale. Puisque l’Université avait une école de commerce distincte proposant différents programmes, l’École de gestion Telfer était un choix particulièrement intéressant. La future étudiante est aussi attirée par la possibilité d’apprendre le français, ainsi que les différentes activités et possibilités proposées aux étudiantes et étudiants souhaitant faire leur entrée dans le monde de l’entrepreneuriat. 

Même si Chizoba Udeh-Martina met un moment à s’adapter à la vie universitaire, elle constate combien la communauté Telfer est solidaire. « Les gens du Canada semblaient toujours vouloir donner un coup de main aux étudiantes et étudiants étrangers. » Pendant ses études à l’Université d’Ottawa, Chizoba Udeh-Martina devient aussi membre de l’association étudiante nigériane. À l’École Telfer, elle tisse des liens avec des collègues qui partagent ses idées, ce qui lui sera bien utile pendant son parcours vers l’entrepreneuriat. Une partie de sa clientèle est constituée de personnes qui ont étudié en même temps qu’elle à l’Université d’Ottawa, ce qui montre la solidarité à toute épreuve de la communauté Telfer.

« Devenir entrepreneure était tout naturel. »

Une femme portant une robe de mariée Zoba Martin, entourée de ses demoiselles d’honneur.Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences commerciales (entrepreneuriat) à Telfer, Chizoba Udeh-Martina poursuit son parcours créatif à l’École de design de Toronto du Collège LaSalle. Son projet de finissante consiste à créer une collection de 12 pièces : elle obtient un succès triomphal. S’étant découvert une passion pour le design, elle choisit de devenir designer. « J’aime ça, les gens aiment mon travail, alors pourquoi pas? » songe-t-elle.

Sa collection sert à donner naissance en 2016 à Zoba Martin. Puisqu’elle adore les détails et les motifs complexes, elle se spécialise dans les tenues de mariage et de soirée. Elle monte son site Web, elle prend des commandes et présente ses morceaux à des événements éphémères. En 2018, l’African Fashion Week Toronto (semaine de la mode africaine de Toronto) lui remet le prix de la designer de la relève de l’année. En 2019, elle lance officiellement sa marque. « Je l’ai fait pour moi et pour les membres de ma famille qui n’ont pas eu la chance de se lancer dans la mode. »

Une rencontre avec les dragons

Quand on l’invite à présenter Zoba Martin à Dragons' Den, Chizoba Udeh-Martina a peu de temps pour se préparer. « Il y a des gens qui mettent des années à se préparer avant de faire une présentation. J’avais 10 jours. » Mais elle saute sur l’occasion : c’est pour elle la possibilité de faire grandir son entreprise, de présenter ses créations et d’avoir l’avis de gens d’affaires. En tout juste une semaine et demie, elle prépare son exposé. Elle travaille jour et nuit pour calculer ses données et préparer ses créations. Elle fait aussi appel à son réseau pour se faire conseiller. 

« Je me suis exercée à faire ma présentation des dizaines de fois. »

La tenue d'inspiration nigériane de Zoba Martin présentée à Dragon's Den À l’émission Dragons' Den, la créatrice explique que Zoba Martin est un précurseur en matière de mode plus durable. « Qu’on parle de surproduction, de tissus nocifs pour l’environnement ou de mode éphémère, l’industrie produit une quantité phénoménale de déchets, et le public n’en sait rien », dit-elle. Si Zoba Martin fait du sur mesure, c’est à la fois pour faire naître un sentiment de beauté et d’authenticité pour sa clientèle qui porte ses pièces uniques, mais aussi pour que l’industrie génère moins de déchets. « Si les morceaux sont faits sur mesure et personnalisés, la clientèle aura moins tendance à s’en débarrasser. » C’est avec gratitude que Chizoba Udeh-Martina a reçu une offre de Wes Hall, un membre important de la communauté Telfer dans le cadre de la bourse Wes-Hall pour les étudiantes et étudiants noirs ou autochtones. Elle se fait une joie de continuer de faire grandir son entreprise et sa marque avec l’aide du « roi de la rue Bay » en personne.

« Je voulais qu’aucun obstacle ne puisse m’arrêter. » 

Au Canada, il existe deux fois plus d’entreprises appartenant à des hommes qu’à des femmes. Les femmes entrepreneures sont confrontées à des défis supplémentaires, à commencer par les préjugés inconscients. « Quand on est une femme entrepreneure, les gens semblent surpris qu’on leur dise qu’on a réussi. » Les groupes sous-représentés – groupes racisés, personnes ayant un handicap, jeunes – connaissent eux aussi leur lot d’obstacles. 

Son conseil? Il faut persévérer.

Chizoba Martin portant une robe courte blanche Zoba Martin.« Les gens me voient comme une designer noire qui ne s’adresse qu’aux femmes noires. Tout ce que je peux faire, c’est donner le meilleur de moi-même à ma clientèle jusqu’à ce que les autres me remarquent. » Chizoba Udeh-Martina a décidé de fonder son entreprise, et rien – surtout pas les idées préconçues – ne peut l’arrêter. « Quand on pense aux défis qui se présentent, on se met des barrières. »

Chizoba Udeh-Martina conseille aux étudiantes et étudiants d’écouter leurs professeures et professeurs, de prendre des notes et de profiter de chaque occasion pour tisser des liens avec les personnes côtoyées. « On ne sait jamais dans quel contexte on reverra ces personnes. » Aux jeunes entrepreneures et entrepreneurs, elle recommande de s’accorder du repos. « On a beau avoir de grands rêves, que le projet soit petit ou gros, il ne faut surtout pas négliger sa santé mentale et physique. »

Et maintenant?

Mannequin marchant sur le podium lors d’un défilé. Elle porte une combinaison blanche créée par Chizoba Martin.Comme sa créatrice, la marque n’a pas de limite. Ces prochaines années, Chizoba Udeh-Martina aimerait conquérir le Canada et le reste du monde. Elle continuera de créer sur mesure des tenues de soirée et de mariage pour toutes les silhouettes, tailles et physionomies tout en poursuivant son objectif de réduction des déchets dans l’industrie de la mode.

Sa vision? Façonner une marque où priment le bien-être et l’auto-compassion. Chizoba Udeh-Martina espère nourrir sa marque aux côtés de personnes aussi passionnées qu’elle de mode et de design. Zoba Martin a de grands projets, et la communauté Telfer est impatiente d’en voir le résultat et d’épauler sa créatrice.

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

Katherine Murphy est une étudiante à l'Université d’Ottawa au B.A. spécialisé en communications. Au cours de son stage de travail dans le cadre du programme co-op, elle a occupé le poste d'adjointe aux communications et aux projets spéciaux au sein de l'équipe des diplômés et de l’engagement communautaire à l’École de gestion Telfer.<br><br>Katherine Murphy is a student at the University of Ottawa completing an Honours Bachelor of Arts in Communication. Throughout her CO-OP work term, she was a Communications and Special Projects Assistant on the Alumni and Community Engagement Team at the Telfer School of Management.